ACC : Créer ou mourir – Épisode 10

Au fil des mois, nous avons interviewé Vincent Gendrier vice-président et fondateur de l’Athletic Club de Chambord (ACC). Nous avons parlé de différentes thématiques que Vincent aborde au quotidien au sein du club qu’il a créé fin 2021. Après avoir établi l’identité visuelle de son club, sa stratégie de sponsoring, organiser sa première assemblée générale ou encore les portes ouvertes, Vincent se confie aujourd’hui sur comment gérer une association sportive pour des déplacements à l’occasion de ce 10ème épisode de L’ACC : Créer ou Mourir.

 

SportEasy (SE) : Salut Vincent, ça y’est la rentrée est passée, c’est le début des entraînements et des premiers matchs de championnat, quel est ton ressenti en ce début de saison ? Vincent Gendrier (V) : Salut la communauté SportEasy ! C’était une sacrée rentrée ! Pour cette première saison nous accueillons plus de 130 licenciés. Nous avons donc passé beaucoup de temps durant les mois de septembre et d’octobre à organiser les entrainements et les compétitions pour que tout se passe bien et que nos licenciés soient satisfaits. Le ressenti est très positif car nous avons des bons retours et nous commençons à trouver notre rythme de croisière même si tout est encore fragile.

 

 

“Nous allons donc continuer sur les mêmes axes : collaborer avec les écoles, nouer des liens avec des entreprises locales et s’investir dans l’événementiel local”

 

SE : En effet, ça va être la première saison de l’Athletic Club de Chambord ! Selon toi, comment bien préparer une première saison ? Quels objectifs le club s’est-il fixé ? V : Pour bien se préparer, il faut se fixer des objectifs clairs et bien définir le mode de fonctionnement. Notamment sur qui fait quoi et de quelle manière. Ensuite, il faut ne pas s’éloigner de ce qui est défini, sinon on s’éparpille vite et on ne contrôle rien. L’objectif principal était d’atteindre 80 licenciés. C’est chose faite ! Avec notamment plus de 25 enfants à l’école de foot et 3 sections qui tournent bien. Notre plan de développement a plutôt bien fonctionné. Nous allons donc continuer sur les mêmes axes : collaborer avec les écoles,nouer des liens avec des entreprises locales et s’investir dans l’événementiel local.

 

SE : Le début de saison implique forcément des matchs à l’extérieur : comment vas-tu t’organiser pour gérer et bien préparer les déplacements du club ? V : Oui les déplacements font partie des sujets qui nous ont pris beaucoup de temps en septembre et en octobre. Nous sommes un jeune club, nous n’avons pas encore pu investir dans un mini-bus par exemple pour faciliter les déplacements. Nous demandons donc de l’aide aux parents pour les catégories de jeunes. Nous donnons un lieu de rendez-vous dans la commune pour regrouper tous les enfants dans le minimum de voiture. Ce qui se fait dans les clubs depuis des dizaines d’années. C’est pareil pour les adultes. Chaque responsable de catégorie est chargé d’anticiper ce besoin et d’organiser le covoiturage. Cela demande donc beaucoup d’échange et de temps passé pour être sûr qu’une personne peut emmener l’autre. Heureusement que l’application SportEasy facilite cela à travers l’assignation de tâche et la messagerie.
SE : Quelle est l’organisation type du club lors d’un jour de match à l’extérieur ? V : C’est assez simple sur le papier : en fin de semaine après les entrainements, nous convoquons les licenciés sur SportEasy et abordons ce sujet de transport. Une fois cela organisé, les pratiquants et les dirigeants se retrouvent sur le parking du stade du club. On regroupe les personnes dans 3 ou 4 voitures. Et nous nous déplaçons sur le lieu du match. Au retour, on dépose tout le monde au stade du club pour que chacun reprenne sa voiture et rentre chez soi. Ce fonctionnement peut surement paraitre bizarre à un club d’île de France où beaucoup de déplacement se font en transport en commun. Mais dans les zones rurales, la voiture est le seule moyen de déplacement.

 

SE : La crise du carburant est une préoccupation pour de nombreux clubs. Peux-tu nous décrire comment vous êtes touchés chez l’ACC ? V : Oui forcément, il y a deux problèmes : la pénurie et le prix. Les gens sont donc plus réticents à se déplacer. Ça peut causer des absences dans toutes les catégories. Cela coûte également cher à nos bénévoles qui se déplacent pour le club. Tout comme pour les mairies : le fonctionnement de la tondeuse de la pelouse est un exemple. Et ces soucis ne concernent pas que le carburant, mais l’énergie globalement. Chauffer le club house et les vestiaires ou encore éclairer le stade deviennent des sujets d’économie pour toutes les communes.

 

 

“Tout le monde s’adapte car il y a plusieurs parties prenantes, on ne peut agir seul “

 

SE : Et comment vous êtes-vous adaptés par rapport à ça à l’ACC ? V : Tout le monde s’adapte car il y a plusieurs parties prenantes, on ne peut agir seul. Tout d’abord le district a annulé un week-end de compétition dans les catégories de jeunes pour respecter l’équité sportive et limiter l’utilisation du carburant pendant la pénurie. Ensuite, la FFF et les Ligues ont mis à disposition des bons carburants auprès de tous les clubs amateurs. Ce qui permet d’amortir nettement la facture. Du côté du club, nous mettons en avant la réduction d’impôt de 66% sur les frais engagés par les bénévoles dans une association. Ça permet aussi aux personnes investies de s’y retrouver. Nous favorisons aussi au maximum le covoiturage et les événements locaux. Ce qui va dans le sens de la politique du club.

 

SE : Est-ce que tu as d’autres conseils à partager aux dirigeants de la communauté SportEasy pour faire face à cette crise ? V : Je pense que chaque club ressent les conséquences de la crise et mettent en place des actions avec leur commune respective et leur district. Le conseil le plus simple est déjà de mettre en place les solutions existantes : récupérer les bons carburant de la FFF, mettre en place la défiscalisation pour les bénévoles, favoriser le covoiturage, privilégier les événements locaux et faire attention aux dépenses énergétiques dans les infrastructures. C’est déjà beaucoup pour un club. Ensuite on peut aller plus loin en trouvant des financements pour l’achatde mini-bus. Mais les montants sont difficilement accessibles pour les clubs modestes.


ACC, Créer ou Mourir

 

Épisode 10 – Coûteuses migrations

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Thomas L.
Responsable Marketing

Passionné de sport amateur depuis tout jeune, j'ai à coeur de comprendre finement les problèmatiques auxquelles font face les responsables d'équipes et les dirigeants de club, pour leur proposer du contenu qui les aide efficacement au quotidien.

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